Magic Week J4
Jean-Jacques
La semaine de Ouf continue. Hier on voulait aller à Aiguebelette avec Laurent et on s’est rabattu sur le Colombier dans les Bauges. Aujourd’hui 24 avril 2021 je compte bien remettre ça et tourner la Dent du Chat. Pour cette nouvelle aventure j’entraîne jean-Jacques. Pas question de terminer le sacro-saint sandwich il faut décoller vite si on veut profiter au max des supers conditions qui s’annoncent. Je propose de traverser vers l’Épine depuis le Granier plutôt que depuis le Grand Som.
On s’élance à 11h 41, tous les deux vers notre premier point de contournement, le sempiternel Rachais. Il est encore tôt, ça monte pas beaucoup. On culmine à 1100 m mais ça suffit pour raccrocher sous le St Eynard.
La crête du St Eynard
Traversée du Manival
On perd le moins de temps possible, arrivés à la Dent on ne cherche pas à monter, dès qu’on fait 1500 m on avance et petit à petit on passe sur la crête. On fait 2500 m au niveau de St Bernard et on se retrouvera tous les deux à 2400 m au Granier.
Je connais cette transition vers l’Épine mais c’est une première pour JJ. Il faut quitter le Granier en direction du Mont Joigny et essayer de refaire le plein sur la pointe de la Gorgeat avant de traverser sur l’Outheran pour passer la crête avec de la marge au risque de se prendre une bonne claque en arrivant sous le vent d’un puissant thermique qui déclenche de l’autre côté.
Le grille-pain du mont Grelle
Mais aujourd’hui ça ne se passe pas comme prévu. J’arrive le premier à l’Outheran, je fais une frontale juste avant le passage de la crête (je m’y attendais) mais derrière rien ! Je cherche un peu le long de la crête mais le cycle est terminé. Je pense que je suis encore assez haut et plutôt que d’attendre le prochain cycle je tente la transition sur le mont Grelle et ses monstrueuse lignes à haute tension, le fameux grille-pain.
Derrière la crête que je vais tenter de passer il y a le lac d’Aiguebelette. Je sais que ça monte de l’autre côté. Donc je vais arriver en mauvaise posture sur la pente. Mais je compte sur la brise qui vient de Chambéry. D’ailleurs la fumée d’une exploitation forestière m’indique bien que la masse d’air remonte la pente. JJ vient de passer l’Outheran mais il est trop bas pour tenter la transition. Il faut qu’il trouve un truc pour remonter. De mon côté, évidemment, ça commence à biper juste au moment où je passe au-dessus des lignes. Je fais un tour parce qu’il faut vraiment que je prenne tout ce qui passe si je veux avoir une chance de franchir la crête. Mais ce n’est pas le moment de faire une fermeture si je ne veux pas finir en hot dog. Donc je n’insiste pas, je suis tendu vers l’avant comme si ça pouvait aider l’aile à mieux voler. Je vise la partie de la crête la plus basse. Je pilote aux arrières pour freiner le moins possible mais gare à la fermeture, je suis complètement sous le vent des thermiques qui montent de l’autre côté. Finalement ça passe, à 10 m au-dessus de la cime des sapins. Le lac est là, devant moi, avec ses couleurs magnifiques.
Le lac d’Aiguebelette
J’appelle JJ pour lui annoncer la victoire mais il me répond qu’il est posé à St Thibault de Couz (ce n’est pas le premier à poser là). Le reste du vol est tranquille. Je tourne la Dent du Chat et je reprends le chemin en sens inverse. Étonnamment, arrivé à l’Outheran mais cette fois avec le vent dans le dos, je passe au mètre près au même endroit qu’à l’aller sur la crête et là je trouve une pompe qui me propulse à 2500 m, comme quoi le vol libre n’est vraiment pas une science exacte. Re Granier puis le plein au Cirque de St Même et transition sur St Genix, un petit 2700 m au Crêt du Poulet pour finir en beauté et final glide jusqu’à Lumbin. Pendant ce temps JJ a réussi à rentrer et à remonter à St Hil en stop et donc à redescendre la bagnole. On enlève nos masques pour descendre une bonne bière chez Xav.
Bilan : un triangle de 126 km en 6h 7mn avec ma fameuse Swift5 Ozone et JJ aura volé 4h sous sa Maestro Phi.
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