Trans’Alps du nord 5-8 mai 2023

par | 9 Mai 2023 | Compétition | 0 commentaires

Préambule

Sur le modèle de la Trans’Alps du Sud créée par Pierre Laurens et Maud Bidaud, Éric Pusiol organise pour la première année la Trans’Alps du Nord. L’idée principale de ce format de compétition est de s’affranchir des contraintes de lieu (en général la compète se déroule sur le site de l’organisateur) et de décider de l’endroit où se déroulera la manche au dernier moment en fonction des prévisions météo dans un périmètre qui englobe tous les massifs de Chamonix à Grenoble. La compétition se déroule sur 5 jours avec 4 manches possibles. C’est une compétition Élite c’est-à-dire réservée aux compétiteurs qui ont le niveau ! (Voir le paragraphe 4.1. Compétitions ÉLITE de la FFVL). Il y a un classement Open qui permet aux compétiteurs étrangers d’y participer. Il y avait plus de 60 inscrits à la première date (du 27 avril au 1er mai) mais la compétition a été reportée au 5-8 mai à cause de la météo et le nombre des participants est tombé à 35.

 

Manche 1 – 5 mai 2023 – La Forclaz

Le parcours mesure 98 km avec un décollage au col de la Forclaz, au-dessus du lac d’Annecy. Il comprend 5 balises et le start se trouve juste après les Dents de Lanfon en allant vers le Parmelan. Il est 14h 15 quand soudain toutes les ailes qui tournaient au-dessus des Dents s’orientent au même moment, dans la même direction.

La manche est lancée. Feu sur le Parmelan pour claquer la première balise. Je suis bien placé au start mais au bout de quelques minutes je me retrouve presque tout seul et à la balise il n’y a plus personne. Il faut dire que la transition au-dessus de la vallée de Thones pour aller au Parmelan est déjà longue, 6 km, puis pour claquer la B2 qui est au bout du Roc des Bœufs, sur le relief suivant, c’est-à-dire à 22 km, les guns me laissent carrément sur place ! C’est tout juste s’ils font un stop aux Dents de Lanfon pour enrouler avant de traverser le lac. Avec mon Alpina 4 je suis obligé de faire le plaf et je pars de bien bas au retour de B1. Mais surprise, en arrivant au Roc des Bœufs à peu près toute la compète se retrouve tanquée avant la première ligne électrique parce qu’il est encore tôt et qu’il y a du sud qui contre la brise du lac. Je vois ça de loin en traversant le lac et je me dis qu’il va falloir que je temporise à l’entrée de l’arrête qui d’habitude est un véritable ascenseur. Je n’ai pas envie de rattasser à plus de trente ailes sans compter les touristes, à faire des aller et retours les pieds dans les sapins, à se battre avec ceux qui ne respectent pas les priorités. Donc quand je touche le premier thermique, je reste là ! Ça ne monte pas mais ça ne descend pas non plus. Et petit à petit ça commence à s’installer mais il y a déjà eu du déchet ! pas mal de pilotes sont posés dans les champs en bas… Quelques un, 3 ou 4 ont réussi à s’extraire et sont déjà loin et moi je monte doucement, mètre par mètres au raz de la crête, en jouant avec le thermo dynamique et là, l’Alpina 4 montre ce qu’elle sait faire ! Je passe le premier grille-pain, les autres restent coincés derrière. Je passe la deuxième ligne et bingo je sors du sable et monte au plaf vers 1900 m, à l’aise pour aller chercher la B2. Je fais un pif-paf et raccroche le petit relief parallèle au Roc des Bœufs côté Semnoz, c’est la première fois que je passe par là. C’est ça qu’est bien avec la compète, c’est que ça nous permet de découvrir des options qu’on ne soupçonnait pas. Pendant que j’enroule pour remonter au nuage je vois que ce qui reste de la compète commence à s’extraire. Mais là j’ai un peu d’avance pour une fois ! Je traverse le lac en direction de la Tournette, la prochaine balise est au Grand Bornand à 29 km. Ça porte de mieux en mieux. J’arrive à 1300 m au-dessus du déco de la Forclaz et je ressors à 2400 m en un seul thermique contre la face ouest de la Tournette. Je plane en direction du Lachat de Thones sur lequel ça reprend énergiquement et là, j’entends à la radio que les pilotes qui sont devant moi annoncent « niveau 2 ». À niveau 3 on stoppe tout ! Je les vois revenir de B3 ils sont bien en-dessous de moi et j’avance à 60 km/h ! Je me dis que le retour va être chaud ! Je claque la balise en enroulant dans un thermique complètement couché par le sud qui s’est renforcé. J’ai l’impression que ça commence à développer sérieusement sur les Aravis. J’attaque le retour, je n’avance pas des masses, à fond de barreaux je suis à 17 km/h ! À la radio un des pilotes de tête annonce « niveau 3 » et la manche est stoppée ! Bon la fête est finie, il va falloir poser. Je suis vertical St-Jean de Sixt. Je n’avance pas très vite mais ce n’est pas turbulant, plus-tôt laminaire et plus je me rapproche du sol, plus la vitesse augmente. Je fini par poser en douceur dans un beau champ d’herbe qui sera bientôt transformé en Reblochon. Résultat des courses je rafle la 8ème place, content après 3h 40mn de vol. Le premier, José Ferreira en Zeno 2 pose 9 km devant moi (Comme la manche a été stoppée, c’est la distance parcourue qui compte).

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Manche 2 – 6 mai 2023 – Le Semnoz

Comme la veille le parcours mesure un peu plus de 98 km mais le décollage se situe au sommet du Semnoz. Ça fait un bail que je n’ai pas volé sur cette montagne qui démarre dans le lac d’Annecy pour finir au Revard près de Chambéry. La manche est compliquée à décrypter parce qu’il y a plusieurs options possibles pour atteindre les balises. Grosso-modo ça se joue entre Le Parmelan et le Margeriaz et on peut choisir de rester tout le temps sur les faces ouest et traverser le lac vers Annecy (comme quand on fait le grand tour du lac) ou de passer par le Roc des bœufs et traverser le lac vers la Forclaz. Au départ, tout le monde choisi de passer par le Revard et d’aller presqu’à la croix du Nivolet pour claquer la première balise centrée sur le Granier avec un rayon de 21 km. Comme d’hab je me retrouve assez vite seul dans la première transition après le start. Jean-Jacques est venu tenter sa chance, mais un problème avec son GPS le pénalise au début du vol et il aura du mal à se sortir d’un point bas quand il faudra raccrocher le Roc des Bœufs. Au retour de Chambéry, j’ai le choix entre tenter la traversée du lac par le bout du Semnoz et raccrocher au Verrier pour aller en suite au Parmelan (une option que je n’ai jamais tentée) ou de prendre un chemin plus classique en passant par le Roc des Bœufs, de traverser le lac en direction du déco de la Forclaz pour ensuite tourner la balise du Parmelan en passant par les Dents de Lanfon.

Je choisi cette option plus longue en kilomètres mais plus sûre. Là je fais une grosse erreur, car au lieu de viser la Forclaz pour raccrocher après la traversée du lac, pensant gagner du temps, je vise le Lanfonnet mais j’arrive trop bas et je me fais prendre par la brise du lac qui est très forte et complètement travers par rapport au relief. J’ai les pieds dans les sapins, sous les parois abruptes du Lanfonnet. Impossible de monter, je me fais juste tabasser et reculer. Il faut vite que je dégage de là et que je tente de remonter dans une zone plus cool. Pas d’autre choix que de traverser vers les contres forts de la Tournette de l’autre côté du col des Nantets. Je remonte mais je lâche assez vite le thermique pour suivre un bi-place (je me dis que s’il y va c’est que ça doit passer) et effectivement ça passe mais de justesse et avec moultes contorsions, reculades, coups de pieds au cul et déguelantes à croire que l’air rentre dans le sol ! J’ai perdu 15 mn à cause de ce mauvais choix. Je pars du sommet des Dents bien avant le plaf, il faut que je rattrape le temps perdu, l’heure tourne et je vois comme un voile qui arrive de l’ouest. Je claque la balise du Parmelan sans monter au-dessus de la crête et je repars pour le Margeriaz, 34 km avec le lac à traverser et la longue transition entre le Roc des Bœufs et le début de la crête qui monte jusqu’au sommet. Le groupe de tête qui a choisi de rester tout le temps en face ouest a raccroché le Semnoz depuis le Parmelan… et claquera la balise du Margeriaz sans passer par cette montagne car le cylindre cette balise est très grand (8 km). Dans ce groupe il y a Corentin Lami (le fils de…) qui vole sous une Boom 12 et qui fait secours au Semnoz (quelques suspentes pétées mais pas de bobo !) C’est vrai que les conditions étaient mouvementées par moments… Le Roc des Bœufs, anémique hier, aujourd’hui est terriblement énervé. On est beaucoup à gratter les cailloux un peu avant la première ligne. Il y a des pilotes de la compète, des touristes et les pilotes de la Borne to Fly qui sont aussi sur le coup. Finalement je m’extrais et à 2200 m j’entame la transition vers le Margeriaz. J’arrive au début de la crête vers 1400 m et je vois plein de pilotes qui cherchent à monter au nuage mais je vois aussi le voile qui avance. Dans quelques minutes le soleil va disparaître et le ventilateur va se couper. Il faut que je claque la balise le plus vite possible et que je rentre vers l’ESS qui est au bout du Roc des Bœufs, au bord du lac, à 20 km de là. Je remonte en décalant le thermique, je claque la balise à 1700 m et demi-tour, je pense que ça ne sert à rien de perdre du temps à monter plus haut, il vaut mieux se rapprocher le plus vite possible du goal car la dead line tombe à 19h et il est déjà 18h. Il me reste 1h pour faire 20 km… Alors je plane et je n’enroule pratiquement plus rien. Je sais que ça descend jusqu’au lac, je passe les lignes en levant les pieds et j’arrive à claquer l’ESS qui se trouve juste au bord du lac à Duingt. Il est 18h 47. Normalement pour faire le goal à Doussard il faudrait que j’essaye de retourner au Roc des Bœufs et que je remonte suffisamment mais je n’ai pas le temps de faire ça alors je tente le final glide et je pose à 1,7 km du Goal ! j’ai volé 4h 44mn et je fini 18ème, le premier, Simon Bussy en Zeno passe la ligne en 3h 25mn.

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Manche 3 – 8 mai 2023 – Montlambert


Il a plu toute la journée de la veille et les prévisions météo ne sont pas très engageantes pour cette dernière journée de compétition. L’organisation a choisi le déco de Montlambert et nous sommes 29 pilotes inscrits à cette 3ème manche. Pour le moment les nuages sont encore sous le déco. Vers midi le soleil fait une timide apparition et on lance une manche de 37 km, en temps mini, en aller et retour entre la Dent d’Arclusaz et la Savoyarde avec quelques incursions en plaine. Le temps mini est un format intéressant. Aujourd’hui on peut passer le start entre 12h 30 et 15h et le temps sera calculé à partir du moment où on le franchi et celui où on claque l’ESS. On a la possibilité de passer plusieurs fois le start (si on trouve qu’on a foiré le début du parcours, on peut revenir dans le start et le passer à nouveau). À la limite on pourrait même faire 2 fois la manche…

En ce qui me concerne j’ai volé 39 mn et parcouru 10 km (ma moyenne s’améliore). Je suis à la 26ème place de cette manche atypique. La vainqueure, Maud Bidaud en M7 a réussi à parcourir 29 km, respect !

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Podiums

Maud Bidaud – Daphnée Ieropoli – Sarah Castellarnau

José Ferreira – Arnaud Sécher – Maxime Hayes

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Voilà, la Trans’Alps du nord est terminée, 17ème au général, vivement la Trans’Alps du sud qui aura lieu du 19 au 25 Août.

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