Stage découverte boomerang

par | 14 Oct 2020 | Bons plans, Formation, Vie du club | 0 commentaires

 

Je sens des boums et des bangs, agités ma curiosité… L’amour du vol d’un boomerang, me revient des jours passés… C’est une histoire de dingue, une histoire que je vais vous conter.

Prévu initialement les 4 et 5 avril derniers, le stage brevet découverte boomerang, propulsé par la Fédération Française de Vol Libre et animé par Olivier Chelmas, s’est finalement tenu les 10 et 11 octobre, pour les raisons que vous avez devinées. Cette formation est ouverte à partir du niveau débutant et a pour objectif d’améliorer son niveau, d’organiser la pratique en sécurité et de développer des compétences techniques et technologiques en boomerang.

Nous étions 5 participants dont l’actuel directeur des vols de la Coupe Icare. Pour résumer le stage je citerai simplement son témoignage : “Je n’y connaissais rien et j‘ai découvert une activité beaucoup plus riche et complexe que ce que j’imaginais”. En effet, outre le fait d’apprendre à lancer et rattraper ses premiers boomerangs, c’est tout un sport, ou tout un art, qui se présente à nous autres. Il s’agit clairement d’appréhender une activité méconnue du grand public et porteuse d’a priori erronés. Je vous les résume bien volontiers : le boomerang c’est sportif et il vaut mieux travailler son jeu de jambes et la lecture des trajectoires que la force de ses bras ; le boomerang possède plusieurs disciplines (vitesse, endurance, précision, maximum de temps en l’air, distance, freestyle et Aussie round), mais lors d’une compétition on les passe toutes en revue à la manière d’un combiné ; il existe des milliers de boomerangs différents puisque le matériau peut changer, la taille et le poids, l’incidence des pales, le dièdre (une torsion appliquée sur la pale), le nombre de pales, l’angle entre les pales, l’épaisseur des profils, donc il n’est pas étonnant pour un compétiteur d’avoir une centaine de boomerangs dans sa besace lorsqu’il se déplace !

     

On se retrouve samedi matin dans un gymnase du Tremplin Sport Formation de Voiron, organisme de formation privé et pôle d’excellence sportive créé sur les restes de l’ancien Creps. On fait la connaissance d’Olivier, champion du monde d’Aussie round 2016, notre formateur. Pendant toute une journée il nous initiera en intérieur grâce à des boomerangs en mousse et surtout grâce à une pédagogie formidable. On apprend à se placer, on corrige sa posture, on essaye différentes façons de lancer, plus haut, plus fort, en inclinant davantage le poignet, et bien sûr on cherche le jet parfait, celui qui ramènera le précieux sésame dans ses mains par une prise “sandwich”, sans faire un pas… Mais il faut bien souvent le faire ce pas ! Déjà parce que c’est dur de faire revenir le boomerang à l’endroit même où on l’a lâché, mais surtout parce que le rattrapage conditionne la validation du lancer, et oui, vous avez cru quoi, vous là ? Bon, enfin, assez rapidement on acquiert le geste, mais il faut intégrer tous les paramètres du geste pour lancer bien, et ça, on y arrive mais pas tout le temps, et on imagine bien qu’on ne devient pas compétiteur d’un claquement de doigts, ou de boomerang, comme vous voulez. Mais la réussite de la journée, et du stage en général, tient plus du formateur que des élèves, car il s’attache à aborder l’activité sous des angles différents, en variant les approches : on fait avec lui l’inventaire des boomerangs de son sac et de leur usage respectif, on applique les mesures de sécurité, on lance sous contraintes matérielles, on emploie la vidéo différée pour analyser sa gestuelle, on laisse le temps des questions, on écoute les anecdotes et les records de la discipline… Première journée très complète !

 

Pour le lendemain, il est prévu de passer en extérieur. Après une rapide répétition des gestes éprouvés la veille au gymnase, on s’avance d’un pas déterminé vers le stade d’athlétisme. Mais ce n’est pas la même ! Bon, les conditions météo du jour ne sont pas optimales, on a un vent de nord assez marqué mais la canne à vent semble parfois indécise… Peu importe, on lance et ça marche, enfin parfois… On est désormais passé sur des objets en polypropylène, en bakélite, en carbone, qui s’adapte bien au milieu venté. Alors évidemment, ce n’est pas facile d’être parfait, puisque même si votre lancer semble irréprochable, on doit composer avec l’air, et c’est là tout l’intérêt de ce sport et la raison pour laquelle la FFVL l’a accepté dans son giron. Tous les phénomènes liés à la mécanique de vol en parapente s’appliquent au boomerang. Sans paraître exhaustif, on peut dire par exemple que chaque pale possède un bord d’attaque et un bord de fuite, que l’accélération de l’air sur le dessus de la pale provoque un phénomène de dépression qui “aspire” le profil vers le haut : la fameuse portance ! À ce vocable familier – intrados, extrados, traînée, décrochage – il faut ajouter des termes nouveaux telles que la stabilité et la précession gyroscopique… Mais l’objectif du week-end est déjà largement atteint, et la météo capricieuse (les averses ont légèrement écourté la fin du stage) nous aura tout de même permis d’explorer la complexité des lancers avec du vent. Sans oublier les démonstrations impressionnantes d’Olivier sur presque tous les boomerangs dont il voulait nous parler, y compris le très attendu “dragon”. Pour reprendre à nouveau les mots du DV de la Coupe Icare : “La découverte d’une activité avec un champion, un passionné et un formateur de qualité c’est vraiment top”.

   

 

 

On débriefe rapidement sous une pluie de plus en plus soutenue avant de se dire au revoir et de regagner ses pénates. Nous avons passé deux jours très agréables, reçu une formation complète autour de la découverte du boomerang, appris beaucoup de choses et nourri l’envie de pratiquer. La discipline peine un peu à se faire connaître et c’est bien dommage. Cela dit, beaucoup de pilotes déclarent le boomerang comme activité de pratique secondaire et cela laisse penser qu’il a encore de beaux jours devant lui comme sport de loisir. Pour Olivier Chelmas, les chantiers prioritaires sont d’amener les pratiquants à la compétition et de renouveler les générations. Lui apporte sa pierre à l’édifice depuis très longtemps puisqu’il propose l’activité comme enseignement d’EPS au collège et en stage découverte tel que celui-là. Pour avoir essayé, et bien entendu pour avoir aimé, je ne peux que vous inciter à faire partie de la prochaine édition !

Ça s’en va et ça revient. C’est fait de tous petits riens. Ça se prend et ça se lance, et ça revient ça se retient (pas), comme un boomerang populaire…

Pour aller plus loin :

Site Internet FFVL : https://boomerang.ffvl.fr/

Leçon de boomerang, interview d’Olivier Chelmas sur France 3 en 2017 : https://www.youtube.com/watch?v=wq1XJhv_xTw

 

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