Retour sur le deuxième voyage organisé par le CHVD pendant la période de confinement liée à l’expansion de la pandémie de Coronavirus dans le monde.
Demain vol-rando : Olympus Mons !
Après notre petite escapade lunaire, nous ne sommes jamais rentrés sur Terre ! En raison des mesures de confinement prises par la planète bleue, nous avons été placé en quarantaine sur la station spatiale internationale… On a vu rouge ! Restant libres de nos mouvements dans le vide intersidéral, on s’est dit qu’un petit coup de rouge nous empêcherait d’avoir du bleu à l’âme… Alors nous vous proposons un petit “Mars et vole”, demain, selon l’expression inventée d’un copie en copain, ou l’inverse, je ne sais plus 🙂
RDV à l’ISS à 06.00AM. Retrouvez-nous par le bus Translunaire habituel, mais n’oubliez pas une chose : pas de retour possible avant le déconfinement général !
SEMAINE ITINÉRANTE EXTRATERRESTRE
~ ÉPISODE II : MARS ET VOLE ~
Station spatiale internationale, 06.01AM.
José : “Ils sont en retard d’une minute déjà…”
Amaury : “Une minute terrestre ou une minute martienne ?”
Laurent : “De toute façon, il n’y a qu’une seconde de différence entre les deux”
Amaury : “Une seconde terrestre ou une seconde martienne ?”
José : “Tu nous fais chier avec tes différentiels”
Amaury : “Un ciel terrestre ou un ciel martien ?”
Laurent : “En un mot ducon, différentiel”
Amaury : “Férentiel !”
José : “Oh, regardez, ils arrivent !”
Le CHVD a sorti le grand jeu aujourd’hui. Il faut dire que voler depuis l’Olympus Mons, le plus haut sommet du système solaire, à 21 229 mètres excusez du peu, ça envoie de l’ovenie, comme dirait l’âne à Grahmm. Nous retrouvons donc Caroline, David, Jacques, Jean-Pierre, Jean-Jacques, les deux Eric, Cyril et Philippe sur la plateforme dimensionnelle de l’ISS. La correspondance avec la navette interplanétaire se fait dans un timing parfait, et nous voilà débarqués quelques heures plus tard sur Mars Eye. Nous allons déguster un jeune porcelet galactique dans une échoppe du Vieux Porc et rejoignons le stade en Vélo-drône. De là, nous embarquons finalement sur une astrofusée à propulseur magnétique, direction la bordure nord-ouest du renflement de Tharsis, chaîne immense dont l’extension occidentale concentre une douzaine de volcans majeurs.
Nous sommes enfin rendus à notre point de départ : la Mars d’approche peut commencer. Le chemin est assez facile à suivre, il suffit de remonter les modules martiens, vestiges anciens de la colonisation alaire Parapentozoïque.
Certains s’affichent aux côtés d’un 8×8 Marseratti…
Pendant que d’autres posent devant une vieille balise-sonde de la FMVL (la Fédé martienne)…
Tout le monde est en pleine forme, l’appréhension de monter 21,5km n’est absolument pas palpable, et on grimpe sans se fatiguer sous le ciel scintillant des astromodules défilant. Les plaisanteries fusent sur ces fusées plaisantes. David qui connaît bien le coin nous enseigne des rudiments d’aréographie, la géographie martienne, Jean-Jacques rebondit sur le sujet et José par terre. Euh par Mars. Bref, le nouveau membre le plus jeune du club (information à vérifier) semble pris à mesure que l’on montons d’une réelle euphorie, très communicative ! Nous voilà tous en train de sauter dans une faible gravité au son du “houba, houba”. C’est l’effet “Mars-youpi l’ami” explique Laurent, qui ne rate jamais un bon mot.
Arrivés au déco, le paysage est grandiose ! Philippe trouve au pied de la soucoupe (oui, sur Mars, il n’y a pas de croix sur chaque sommet, mais une soucoupe) une boîte étanche renfermant un livre de passage. Et commence à immortaliser l’instant d’une esquisse délirante.
Enfin ça y est ! Nous quittons la Mars ferme pour la contempler de plus haut. Les ascendances qui effleurent les pentes de la montagne nous offrent des conditions thermodynamiques parfaites : ça monte partout et beaucoup font le plaf à 24 500 mètres !
Puisque ça vole aussi bien, Jacques propose de faire le tour de l’Olympus Mons, Jean-Jacques se jette à ses trousses (ils se prennent un peu pour des dieux ces deux là : ils veulent voler sur tous les Olympe de la galaxie !). Mais avec un diamètre de 648 kilomètres, le calcul est vite fait. On se passe le mot par radio qu’un cross à 2000 bornes c’est rigolo mais c’est salaud. Pendant ce temps là, Caroline s’éclate en biplace.
Après plusieurs heures passées en l’air, à marsouiner çà et là, l’activité convective diminue et l’atterro se profile à l’horizon de nos profils. On ne veut pas encore penser au trajet retour, d’autant plus qu’une rumeur de grève des conducteurs d’astrofusées se répand comme une traînée de poudre. On pose alors une première fois à 1200 mètres : d’aucuns peaufinent leurs techniques de gonflage, les autres bullent (mais toujours thermiques), devant les yeux médusés d’un base-jumper vénusien qui ne peut s’élancer faute de vent nul. On le réconforte en lui proposant quelques Mars-Mallows, et Jean-Pierre échange avec lui des infos sur sa planète et les possibilités d’y voler.
Finalement, on remonte tous dans nos sellettes pour un dernier glide au soleil couchant. L’astrogare est en vue, c’est tout doux en l’air, on en profite jusqu’à l’affalement des voiles !
On fait l’appel, personne ne manque, ouf. Direction la buvette pour savourer une petite mousse locale bien méritée. La bière de Printemps – une rousse évidemment – semble très appréciée, ce qui nous vaudra un trait d’esprit des plus subtils d’un pilote dont nous tairons le nom : “Même en avril, la bière de Mars reste excellente”. Enfin, Philippe nous dévoile ses voiles de crayon, sur une photo prise au sommet qui laisse tout le monde rêveur…
C’est peut-être cela qu’on appelle l’art martial ?
Sur ces entrefaites, on s’aperçoit qu’il n’y a plus qu’une seule astrofusée au départ, il y avait bien grève ! Tout le monde s’agglutine dans le bolide et dans la joie, n’ayant pas obligation d’instaurer un mètre de distance entre nous. Puis, de retour à Mars Eye, on apprend que la prochaine navette interplanétaire ne partira que dans deux heures. Personne ne s’inquiète, de toute façon personne n’a d’impératif. On sera tous confiné sur l’ISS à notre retour, alors, quand on découvre que le vaisseau desservira tous les satellites de Mars, il n’y a personne non plus qui s’emballe.
S’emballe… Et un mars !
José et Amaury.
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