La plaine de Castelluccio

Semaine à Castelluccio 2025

par | 13 Oct 2025 | Voyages | 0 commentaires

9 ans après, nous voila repartis pour Castelluccio.
On l’avait quitté en catastrophe, littéralement, suite à un tremblement de terre de force 5.9 qui avait fait énormément de dégats.
Quelques jours plus tard, un autre tremblement de terre de force 6.5 avait achevé de faire tomber les maisons qui avaient survécu au premier.
On l’avait quitté avec regrets, avec la ferme intention d’y retourner un jour, car le site est vraiment extraordinaire:
Un grand plateau de 5 km de diamètre environ, parfaitement plat, à 1350m d’altitude, entièrement entouré de montagnes entre 1800m et 2400m.
Le tout couvert d’herbe à perte de vue, parcouru par des troupeaux de chevaux semi-sauvages. Un petit bout de steppe Mongole égaré au milieu de l’Italie!
Quel que soit le sens du vent, il y a toujours un déco bien orienté, et une foule d’atterros possibles.
Toute la zone fait partie du parc national des Sibillini, à une centaine de km au nord-est de Rome.

La plaine de Castelluccio
La plaine de Castelluccio
Le village de Castelluccio en 2016
Le village de Castelluccio en 2016
Le village de Castelluccio en 2025 (Si si, c’est le même, presque sous le même angle!)

Cette fois, nous sommes 14 participants. Et, une fois n’est pas coutume (C’est peut-être même une première dans l’histoire du club?), il y a parité parfaite hommes-femmes, avec 6 couples, plus un homme et une femme venus (et repartis) en célibataire:
Gilles P (dit Gilou) et Marylène; Gilles S (dit Gilaï) et Catherine G; Philippe B et Laurie; Maxime B et Marie; Jean-François L et Danielle; Jean-Claude C et France-Anne; Simon-Pierre J; Isabelle G.
Cela fait 9 pilotes, dont deux femmes, plus 5 conjointes non-volantes.

Samedi 27 septembre, nous nous retrouvons à 12 personnes aux aurores, pour charger les voiles dans un minibus 9 places et une voiture. Les 2 autres, Jean-Claude et France-Anne, ont pris les devants, et sont déjà en route depuis quelques jours dans leur camping car.
Gilles P, notre GO, avait prévu une étape le soir au bord de la mer Adriatique, à Gabicce Mare, dans un bel hôtel 3* aux tarifs incroyablement bon marché. Premier repas gastronomique de fruits de mer ce soir là à Gabicce Mare. 🙂
(Je préfère oublier le piquenique du midi sur une aire d’autoroute italienne, sous les regards interloqués des conducteurs locaux. Visiblement, piqueniquer en route est un truc de pays sous-développés, impensable dans un pays culinairement civilisé comme le leur.)

Laurie et Danielle après leur baignade dans l’Adriatique
Gilou, Isabelle, Marie, Maxime, et Marylène

Le dimanche matin, on repart pour une courte étape jusqu’au site de Monte Cucco, chaudement recommandé par Lucas.
Anecdote: Quelques km avant d’y arriver, on passe un carrefour avec deux panneaux: Rome à droite à ~120km; Rome à gauche à ~125km. Ça confirmait bien le vieil adage que tous les chemins y mènent. Dommage qu’on n’ait pas pensé à le photographier en passant!
On arrive donc à l’atterro du Monte Cucco, qui est superbement aménagé. Seul hic, les nuages défilent à grande vitesse au sommet. Clairement, ça ne va pas voler. Dommage, car le site a effectivement l’air vraiment sympa.
On tente quand même d’en profiter pour faire un peu de gonflage… À peine le temps de lever quelques voiles, qu’une risée au delà du raisonnable vient calmer nos ardeurs. On se console en piqueniquant au soleil, sans personne pour nous juger.
Encore une heure de route et on arrive à Castelluccio.
Là on retrouve Jean-Claude et France-Anne, arrivés peu avant nous.
Première surprise: La partie ancienne du village a complètement disparu, toutes les maisons se sont effondrées 🙁 Seules quelques unes dans la partie moderne sont en reconstruction.
Seconde surprise: Alors que c’était la tempête à 50km au nord, ici ça vole à l’abri sous le vent de nord!
Du coup, on monte tout de suite au déco de Fontanile Basso, et on fait un vol du soir. Journée validée.
Et on finit par un solide dîner dans notre hôtel pour la semaine, la « Villa Tardioli ».

À l’atterro du Monte Cucco: Gilaï nous explique comment gonfler en cobra par vent fort
La joyeuse bande à l’apéro

Lundi, il y a encore du nord, mais moins fort. Les dames non-pilotes partent en randonnée.
Nous, on remonte sur la colline du Fontanile, mais cette fois on pousse jusqu’au sommet de Poggio di Croce.
L’aérologie est instable, le thermique prend le dessus sur le météo, et une bonne partie du groupe arrive au plafond vers 2000m. On fait quelques tentatives de traversée de la plaine, mais sans grand succès. Posés en ordre dispersé.
On se retrouve pour déjeuner au village. Un petit restau qui ne payait pas de mine, mais bon et copieux.
L’après-midi, c’est de plus en plus instable. On remonte au déco de Fontanile Basso. Ça tient facilement, et c’est un problème, car il y a beaucoup de monde en l’air. Gilles évite de peu une collision avec une suissesse… qui percute la pente.
Elle est un peu sonnée, mais s’en sort finalement sans gros bobo. Ouf.
Gilaï et moi posons à l’hôtel, Simon-Pierre pose au cimetière.
Et un second copieux dîner.

Ça tient sous le nuage
Gilaï posé juste au dessus de l’hôtel

Mardi, toujours beaucoup de vent, mais orienté plus nord-ouest.
On décide d’aller faire du soaring près du Refugio degli Alpini, où on avait logé en 2016.
C’est effectivement idéal. On gonfle longuement; Puis on décolle pour un petit soaring en dynamique devant… Et là surprise, une énorme ascendance 100m en avant du déco nous monte au plafond à 1900m. Du coup on se permet une ballade le long du Mont Vettore. Posés à nouveau dispersés dans la plaine. Gilaï assure, et repose à nouveau près de l’hôtel.
Repas dans un autre restau, nettement moins bon que la veille.
Rebelote l’après midi au déco du Refugio degli Alpini. Cette fois je sors le biplace, et fait voler Danielle.
Certains arrivent à nouveau à remonter au plafond et à avancer le long du Vettore.
Le vent faiblit, et on décide de faire un vol du soir côté extérieur ouest du cirque, vers la ville de San Pellegrino.
Plouf ralenti dans une aérologie toute douce.
Retour à l’hôtel, et 3ème dîner plantureux.

Simon-Pierre face au village
En soaring devant le déco du Refugio degli Alpini
Vol du soir depuis le déco du Rifugio Perugia

Mercredi, le temps se dégrade. La pluie est annoncée pour 13h. On tente un dernier vol de Fontanile Basso.
Le déco est dans le brouillard, et on fait du parawaiting pendant une heure et demie, le temps que ça se lève.
J’en profite pour nettoyer le déco de tous les chardons qui font tout pour accrocher nos suspentes…
Bonne oeuvre dont je ne serai malheureusement pas récompensé, car quand ça se dégage enfin, tout le monde décolle rapidement sans encombre, sauf moi qui accroche un chardon oublié, et casse une suspente.
On pose rapidement à l’atterro du haras… juste avant que la pluie n’arrive.
Merci à Gilaï, qui m’aide à changer ma suspente en un temps record avant l’averse.
Excellent déjeuner dans un petit restau au dessus de l’école de parapente. Dehors c’est la tempête.
L’après midi, visite de Norcia, ville médiévale sinistrée en 2016, mais plutôt bien restaurée depuis.
Retour à l’hôtel, et 4ème dîner d’ogre.

Le jeudi, le temps est pourri. Froid, vent et pluie au menu.
On décide de se consoler en allant se baigner dans les sources chaudes de Lu Vurghe.
Puis restau et visite d’Ascoli l’après midi.
Retour à l’hôtel, et 5ème dîner gargantuesque.

Baignade dans les sources chaudes
La plus belle statue d’Ascoli

Le vendredi, retour progressif du beau temps, mais avec toujours beaucoup trop de vent.
On part tous visiter Assise, à 50km au nord.
C’est une ville médiévale magnifique. La basilique Saint François d’Assise vaut aussi le voyage: Deux grandes églises l’une au dessus de l’autre, avec de magnifiques plafonds peints. Un écran géant, façon concert rock, était installé sur la façade, en prévision de l’affluence pour la Saint François le lendemain.
Au retour, on retrouve le Monte Vettore au soleil couchant, couvert de neige. Magnifique!
6ème dîner pantagruellique.

Plafond du chœur de l’église supérieure de Saint François d’Assise
Déjeuner à Assise

Le samedi, enfin de bonnes conditions.
On monte à pied au déco de Fontanile Basso pour un plouf du matin. Philippe et moi décidons de continuer jusqu’au sommet de Poggio di Croce, pour un plouf plus long. Bien nous en prend, car au sommet, ça tient. Ça monte, même. Je fais 2200m de plaf dans le bleu, et j’arrive à raccrocher le Vettore, puis à rejoindre en vol le Refugio degli Alpini, où on devait aller l’après midi.
Danielle, prévenue par radio, arrive dans le minibus avec les autres, et m’y apporte un sandwich. Ça c’est de l’organisation. 🙂
L’après midi, on redécolle. Et cette fois, presque tout le monde raccroche les pentes du Vettore. Gilaï, désormais surnommé l’Aigle du Vettore, est le seul à atteindre le sommet.
Le vent forcissant, on s’éloigne en plaine, et on raccroche la petite colline derrière la pente école du haras.
Longues séances de gonflage en bas et/ou de soaring sur la pente.
Tout le monde a la banane.
Retour à l’hôtel, pour un dîner d’adieu mémorable.

Au déco du Refugio degli Alpini
Simon-Pierre fait une démo de gonflage avec ma voile, en bas de la pente école
Dîner d’adieu, avec debout au centre le chef cuistot, et Daniele le patron de l’hôtel

Dimanche, il est hélas temps de rentrer.
Jean-Claude fait un exploit, car le support de son scooter ayant cassé à l’arrière de son camping car, il décide de rentrer en scooter. Il fera les 800km de retour en roulant devant le camping car conduit par France-Anne! Ils mettront 3 jours.
Dimanche soir, on retrouve tous des frigos vides… avec soulagement, car nos estomacs ont été mis à rude épreuve.

Bilan:
Une super semaine, où on a tous passé du bon temps tous les jours, malgré une météo mitigée.
8 à 18 vols, en comptant les reposes au sommet.
Un grand merci à Gilles et Marylène pour l’organisation.
Prochain projet: Y retourner au printemps, quand la plaine est fleurie. Il parait que les champs de lentilles forment un patchwork de couleurs extraordinaire! Peut-être au printemps 2027?

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