Bisanne 10/08/2025

par | 11 Août 2025 | Cross | 2 commentaires

Nous sommes trois pilotes du CHVD : Paul C., JJ A. et moi-même, prêts à décoller de Bisanne, aux Saisies, ce dimanche 10 août 2025.
Il est 11 h : les biroutes sont dans le mauvais sens !
À 11 h 45, profitant d’une accalmie, je décolle. Montée express jusqu’au plafond : C’est le thermique, aidé par la tendance ouest, qui inverse les biroutes. Direction Chamonix ! Mes deux acolytes me suivent peu après. JJ me rattrape à l’Aiguille Croche ; Paul, lui, reste deux ou trois thermiques derrière.

Au Mont Joly, nous sommes au nuage à 3000 m. Les conditions sont encore bonnes… mais ça ne va pas durer. À le raccroche au Brévent, ça se complique : le paysage est splendide, mais la canicule transforme les thermiques en monstres, mêlés à une brise dantesque. Raccrocher est un vrai rodéo ! Je connais l’endroit : je m’attends à souffrir. Finalement, je sors au-dessus du Brévent à 3100 m, en compagnie de deux biplaces. Pensée émue pour leurs passagers !
Je repère JJ, très bas sous Plan Praz : il abandonne et se pose au Bouchet. Paul, lui, rate la raccroche après le Prarion, se pose dans la vallée, remonte en téléphérique, retente sa chance… mais finit secoué à Passy.

De mon côté, cap sur les Aiguilles de Varan. Longue transition qui me laisse le temps de terminer mon casse-croûte. Là-bas, ça monte fort mais propre. À 2900 m, je file vers la Pointe Percée, où une dizaine d’ailes tentent de sortir au-dessus de l’altiport. C’est laborieux. J’essaye une option sous le vent : mauvaise idée ! Très contré, je reviens penaud vers la zone où ça tenait. Un autre pilote, sans doute avec une aile moins perf, doit se poser dans un champ, voile affalée sur un tracteur ! Pendant ce temps, le premier groupe finit par sortir, remplacé par un nouveau chargement venu de Varan. Finalement, la persévérance paie : je passe au-dessus de la Pointe Percée, escorté par deux aigles.

Objectif : Annecy. Je mets le cap sur le Jallouvre… mais rien. Je gratte, j’insiste : le vario se met à biper… en descendant ! –3 m/s, vent d’ouest qui me rejette. Demi-tour, je traverse vers le col de la Colombière, raccroche à 1600 m, juste 200 m au-dessus du fond de vallée. Soaring express : à 15 h 02 je suis à 1600 m, à 15 h 14 je suis à 3000 m !
Changement de plan : retour par les Aravis, direction la Dent de Cons. Vol plus calme, j’enroule avec quelques pilotes croisés en route. Le Charvin, fidèle à sa réputation, m’offre un 2800 m parfait pour rejoindre la Dent de Cons.
Albertville est à mes pieds. Je cherche un thermique pour traverser sur le Grand Arc. Mais je perds plutôt qu’autre chose. À 2000 m, je me lance quand même. Surprise : au-dessus de la ville, une pompe me remonte confortablement — sans doute une confluence entre vent météo et brise. Le vent, d’ailleurs, mon vario affiche parfois 25 km/h d’ouest ! Je le retrouve sur toute la montée au Grand Arc. L’Ébaudia, d’habitude un plaisir en restite, devient un vrai combat jusqu’au sommet.
Dernier plein à 2800 m puis demi-tour, cap sur les Saisies. Il reste à raccrocher le Mirantin et la Croix de Coste : l’ouest, qui m’a secoué toute la journée, m’aide cette fois. Je passe au-dessus du déco ouest : deux biplaces s’élancent. Mauvais signe : je sais que je vais poser sur leur terrain privé… et que je vais me faire remonter les bretelles. Mais le terrain est tondu, 2 biroutes sont en évidence et ma voiture est là — pas question de descendre poser en bas.
Comme prévu, les deux biplaceurs viennent râler. Peu importe : après 6 h 30 de vol et un triangle de 135 km bouclé, je suis heureux.

2 Commentaires

  1. En ce moment, la traversée du lac d’Annecy dans le sens est->ouest est difficile, voire impossible. La brise du lac est faible, même en milieu d’après midi. Vendredi, après avoir déjeuné chez des amis au pied du Parmelan, j’ai tenté le retour en vol. Déco de Planfait vers 15h30, alors que les tous premiers pilotes arrivaient enfin à percer l’inversion vers 1200m. Un fois franchie avec l’aide de la brise, montée facile jusqu’à 2200m. De là, traversée du lac jusqu’au Roc des Boeufs… où j’ai passé une demi heure à gratter autour de 1200 en perdant lentement de l’altitude. Personne n’arrivait à sortir. J’ai fini par abandonner car on était de plus en plus nombreux, et ça commençait à devenir craignos.
    Au même moment, une voile venue du sud a fait 2800 au dessus du sommet du Roc des Boeufs, a traversé le lac dans l’autre sens, et a bouclé au Grand Bornant.

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