Débuter en cross 2

par | 11 Déc 2006 | Cross | 0 commentaires

Taaa, Daaaa ……..

Dans le premier épisode, nous voyions comment atteindre le point de départ d’un cross, dans ce deuxième épisode, nous allons faire nos premières armes en exercices, pour une bonne préparation de crosseur.

Nous nous situons donc au dessus du pilier nord des Dents de Lanfon.

Dans un premier temps pour cet exercice sommes toute très facile, nous allons y aller tranquillement, mais il faut bien commencer un jour, donc, on va faire un aller-retour au Col de la Forclaz.

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Pour assurer le coup, pour débuter on prend son temps et on assure un peu, un bon plein avant de partir facilitera les choses, la pointe nord étant à 1681 m, la pointe centrale à 1824 m et la pointe sud à 1791 m, nous essaierons de prendre au moins 150 à 200 m au dessus si c’est possible (pour faire les 1000 m entre les deux reliefs il faut 111 m de gaz au dessus de la pointe sud pour une voile à 9 de finesse ce qui fait une altitude de 1902 m, 125 m à 8 donc alti. = 1916 m, 143 m à 7 donc alti. = 1934 m et 167 m à 6 donc alti. = 1958 m, il faut toujour sous évaluer sa finesse puisqu’on trouve toujours des dégeulantes en sortant des thermiques et que l’air nous joue souvent des tours), notez que si on peut prendre plus, il ne faut pas hésiter à en profiter, car la vue est très belle d’ici et en plus on en profite pour bien travailler le noyau du thermique, c’est en quelque sorte un premier exercice de technique de pilotage et de patience, qui nous fera prendre conscience qu’être pressé permet de faire un vol rapide, mais souvent de ne pas boucler, (« quand on est pressé, il faut savoir prendre son temps » dixit moi-même).
Et ce n’est pas une mince affaire, combien de vols j’ai raté et combien de compet’ non bouclée, dur,dur !!!
Par la suite, on refait les mêmes parcours connus, mais en optimisant de moins en moins les thermiques pour pouvoir voler plus vite. Mais chaque choses en son temps.

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Rappel : lorsqu’on monte en thermique le long d’un relief, on a un repère sol horizontal qui facilite l’appréciation de la montée et qui permet de savoir si on est bien placé, mais lorsqu’on monte au dessus du relief, il n’y a plus ce contact de proximité et pour assurer une montée efficace, il faut plus se concentrer et apprendre à avoir d’autres repères, le regard va se porter vers le bas et de temps en temps on analyse sa position, comme ça, dès qu’on se rend compte que ça ne monte plus comme il faut, on se décale vers ce repère pris auparavant.

Donc, on est en haut du thermique et on s’est décidé à partir, on longe le relief vers le sud et on arrive au dessus du Col des Frêtes, là on voit souvent les copains qui font des wagas ou bien la sieste, (c’est un haut lieu de rencontres du coin). Puis on passe au dessus du Lanfonnet, si on est encore très haut, pas de problèmes, par contre si on est juste à la hauteur de la barre, 1795 m, il faut travailler de nouveau le thermique pour pouvoir aller plus loin sans avoir à batailler pour y arriver, alors là pas d’inquiétude même si on est qu’au niveau des gencives, on joue avec la brise sur une des trois combes, elles vont très bien toutes les trois, au pire, ça remonte toujours assez pour être en sécurité d’un atterrissage à Planfait.

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Une fois au dessus, en prenant toujours une bonne marge, mieux vaut plus que tout juste, on peut se diriger encore plus au sud vers le Col de la Forclaz, sans renter dans la Combe Noire, on vise plutôt à droite du Chalet de l’Aulp et ensuite on suit la crête via le Rocher du Roux qui est à 1561 m, vous voyez là, le relief est plus bas donc en général ce n’est pas trop dur à rallier(transition : 2000 m, ce qui fait 15 m de gaz au dessus de la borne en bout de falaise à 9 de finesse, 43 m à 8, 79 m à 7 et 127 m à 6). De là, on poursuit sur la Pointe de la Rochette, (1491 m, et oui ça descend encore) qui se situe au dessus du décollage de Montmin. Entre le Rocher du Roux et la Pointe de la Rochette, c’est toujours généreux en thermiques plus ou moins puissant mais toujours saints, qui permettent de repartir dans l’autre sens par les hauteurs (parce qu’il y a aussi un A/R par les bas reliefs, mais là, il faut bien connaître et savoir ce qu’on fait, parce qu’il n’y a pas beaucoup d’atterros de secours, c’est comme ça qu’un jour je me suis posé dans un jardin pas plus grand que la maison et j’ai faillit goûter au mur).

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Bon, revenons à nos moutons.
On est au dessus de la forêt de Coche Cabane et on enroule encore pour le plaisir, on prend du gaz et on quitte un peu le relief pour aller tourner au dessus de tous ces touristes qui s’agglutinent au Col de la Forclaz pour son joli point de vue sur le lac et ses bars restos qui leur proposent des glaces et des bières à touristes et des tours en parapente à touristes (ATTENTION, on a pas le droit de s’arrêter, nous, on est pas là pour rigoler) et retour (pour le faire sans thermique, il faut au départ 211 m au dessus donc alti. = 1702 m à 9 de finesse, 238 m donc alti. = 1729 m à 8, 272 m donc alti. = 1763 m à 7 et 317 m donc alti. = 1808 m à 6). Sinon quand on se trouve au niveau de la forêt voire même en dessous du décollage, ça remonte très bien, il n’y a pas d’inquiétude à se faire ici. Il y a une grosse combe qui canalise un bon thermique dans l’axe du déco qui assure une remontée facile.

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De retour au Rocher du Roux, on monte le plus possible, (pas trop non plus, 3500 m maxi) ce qui nous permet parfois d’être au dessus de la Tournette et là, c’est le TOP !!!
Une fois qu’on est bien remonté, il faut assurer car le retour se fait face à la brise du lac qui est plus ou moins forte en fonction de son humeur et lorsqu’on part trop bas du Rocher du Roux ou bien du Chalet de l’Aulp, là, c’est la bataille dans la Combe Noire sous le vent du Lanfonnet (c’est un peu chaud comme ambiance), pour ensuite remonter depuis les combes ou les gencives et avec tout ça on a fatigué la bête. (À titre d’exemple, donc pour bien faire si l’on considère qu’on a une brise de 10 km/h de face on perd environ 2,4 points de finesse en moyenne, ce qui fait qu’il faut partir du Rocher du Roux avec 510 m de gaz, ce qui fait une altitude de 2071 m avec une voile de finesse de 9, 564 m donc alti. = 2125 m à 8, 642 m donc alti. = 2203 m à 7 et 763 m donc alti. = 2324 m à 6)

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Une fois bien arrivé au dessus du Lanfonnet, on va faire une pause au Col des Frêtes.
C’est une grande prairie assez raide sur la crête bien alimentée en thermiques mais qui avec un peu de travail, se laisse carresser par beaucoup de parapentes (et oui, je ne veux pas d’atterros cratères), pour celles ou ceux qui n’ont jamais reposé en haut il ne faut pas vous laisser intimider, avec plusieurs passages de plus en plus prés, on apprend à gérer l’approche avec une oreille côté relief (pour pouvoir s’écarter au cas ou) voire avec les deux oreilles, mais c’est moins évident de contrôler sa trajectoire lorsqu’on se fait chahuter. Alors pour se poser, on arrive vite en tangentant la pente car on est travers vent, donc il faut essayer de faire un quart de tour vers la plaine très près du sol pour ralentir nettement et éviter de repartir pour un tour, en finissant par un bon freinage symétrique.

Après cette belle pose pipi, photos et tout ce que vous voulez, on redécolle et pour se faire plaisir en fonction des conditions du jour, on peut rajouter une cerise sur le gateau en reprenant de l’altitude soit sur le Lanfonnet, soit sur la pointe sud des Dents de Lanfon pour aller sur la Dent du Cruet qui est juste derrière et rejoindre la pointe nord des Dent de Lanfon avant d’aller survoler le château de Menthon-St-Bernard et se poser à l’atterrissage de Perroix.

Allèchant ce programme ?
Et bien à bientôt pour la suite…

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