Vendredi 8h30…

par | 4 Nov 2009 | Voyages | 0 commentaires

Vendredi 2 octobre, 8h30, coup de fil d’Olivier, une connaissance BE parapente croisé 48h cet hiver dans un recoin de la Maurienne: “Je pars demain au Maroc pour voler, je ne veux pas y aller seul, je n’ai qu’une condition, on se déplace en vélo, promis pas d’étape de plus de 60km et rien que du plat”. Bah pourquoi pas, ce n’est pas le travail qui m’étouffe, j’ai des congés, cela va plutôt bien sous voile entre le Mont Blanc et quelques beaux vols dans le coin. Je n’ai croisé Olivier que 48h dans ma vie mais feu, on ne meurt qu’une fois… Vite un mail à Jac pour lui dire que je vous fais faux bond pour les Bauges et retour à la maison en fin de journée.
Un sac est fait à l’arrache, le VTC avec seulement 7 vitesses est jeté dans le coffre et j’arrive à 20h à Chorges. On packe tout le lendemain dans la voiture et direction Marignane où l’on perd 40 euros pour ne pas avoir lu les petites lignes de RyanAir…

Arrivée de nuit à Agadir où l’on subit la seule crevaison de la semaine en récupérant nos vélos à l’aéroport puis c’est parti pour 15km pour découvrir les joies du trafic routier Marocain de nuit pour trouver un hôtel à Ait Melloul, un coin où il vaut mieux éviter de se promener de nuit.
Le lendemain, on part vers le sud pour Aglou où l’on doit loger chez une connaissance d’Oliver. Une fois à la mer, on remonte de quelques kilomètres pour trouver un site extraordinaire où les pêcheurs ont creusé des grottes dans les falaises. Des conditions vraiment foireuses pour moi qui ne connais pas ce genre de vol, un vent faible à plus de 45° de la falaise. Fallait voir avec quoi volent les locaux qui sont en l’air sitôt que la pêche est finie!!!

Qui a dit qu’il fallait partir avec du matos adapté???
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Les grottes, un site splendide, on terminera la soirée dans l’une d’entre elles sous les brumes de narguilé au son des vagues…
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Les joies du sable en vélo…
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Le lendemain, on tente un nouveau site, le nid d’aigle mais sans guère de succès tout du moins pour moi qui découvre les joies de grimper des montagnes pour remonter au déco sous de telles chaleurs. Bin j’ai aimé cela, c’est assez dément d’être seul au milieu de cette végétation à crapahuter entre les barres, il y a beaucoup de vie animale. Cela aura au moins permis de travailler le maintien de voile au sol et le face-voile avec les deux freins dans une main dont Jean-Pierre avait parlé lors du Mont Blanc.
Olivier ayant déjà fait la cote, il préfère passer par les montagnes pour découvrir les sites de l’anté-Atlas. Et inconscient que je suis, je cède. Bon il n’a pas vraiment eu à insister, c’est attirant d’avoir seulement une carte au 1/1000000 ème et de n’avoir pas idée de ce qui nous attend… AARRRGGHH, 120km en 10h avec un méga col sans un brin d’air puis une succession sans fin de mini-cols avant d’arriver de nuit à Tafraout. Arrivée de nuit dans la ville en faisant des crises cardiaques vu que nos frontales ne portent pas bien loin et que les Marocains font du vélo sans lumières. Au petit matin, on monte dans un taxi collectif (après cela, « Le salaire de la peur » vous paraît être une douce romance…) pour trouver le site de Rochers Bleus. Les conditions sont sur-puissantes dès 9h du matin, les thermiques ronflent, tu prends des claques de vent. Retour à pattes, le djinn de la montagne, vexé que l’on n’ait pas décollé fait rouler un rocher sur ma jambe et je gagne un gros trou d’où sort du lard. Et hop trois points au dispensaire local avec une efficacité à faire pâlir nos services d’urgence !

Premier contreforts de l’anté-atlas
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Les joies du taxi collectif, record à 11 dans une 504 avec un gars sur le toit dans des routes de montagne…
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Coup de bol, cela n’aura pas d’incidence sur la suite…
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Seconde tentative le soir sans plus de succès…
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Le temps passant vite quand on s’amuse, il est temps de sortir des montagnes et de retourner sur Agadir pour tenter de voler et monter dans l’avion. Une majestueuse étape de 130 km avec un beau cols, pleins de petites remontées casse-pattes et une route superbe dans des coins où les touristes ne passent jamais. Au pays de la Logan, même les convois officiels en sont composés.

Montée au col des mines (site de soaring toujours pas fréquentable…)
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Village fortifié
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Je me demande bien qui sont les ânes? Réflexion faîte, c’est nous !
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Splendide village
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6 rayons de cassés à la sortie de l’anté-atlas…
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La veille du départ, on fait un crochet par Tifnit, encore des falaises creusées, des petites conditions mais au bout d’une heure, cela forcit et je peux me mettre en l’air. Une heure à faire du soaring sur plusieurs kilomètres de falaise puis direction Agadir. Quel plaisir de voler en sellette light (vive la Kruyer…), de découvrir ce type de vol en douceur… Cela change des gros soaring sur la Dent où tu décolles sous la strate 60m sous le sommet.

Olivier en action
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Ma pomme
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Au dernier jour, on cherche sans succès un site puis on abandonne. On va faire un tour tel le touriste syndiqué à la Kasbah d’Agadir, enfin surement de vieilles fortifications françaises qui surplombent la ville. Et là, on découvre que cela vole, 5mn plus tard, les deux furieux sont dans leurs sellettes pour un petit vol en soaring bien péteux sur le sommet de kasbah avec de grandes antennes qui t’interdisent de te faire reculer puis posé sur la plage avant de remonter en donnant au taxi nos 50 derniers dirhams… Un petit sketch en haut avec un « policier » qui essaie gentiment de nous racketter, bien tenté mais on n’a plus un sous en poche « c’est pas grave, la prochaine fois» il nous répond…

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C’était mon premier voyage touristique et mon premier trip cyclo. C’est clair que ce mode de déplacement n’est pas ma tasse de thé mais je peux comprendre que certains adorent cela, c’est un angle d’approche plutôt sympa. En revanche faut avoir les tripes sacrément accrochées pour faire 460km de routes marocaines, ils sont bien givrés. Le parapente fidèle à son habitude te rappelle bien vite à l’ordre quand tu abordes des domaines de vols que tu ne maîtrise pas. Je vais attendre quelques temps avant de refaire un trip sous voile histoire de vraiment être capable d’en profiter…
Semaine paisible donc, beaucoup d’apprentissage, après le vol-cyclo (faut partir avec autre chose qu’un biclou à 7 pignons sans plateau!!!), prochain objectif, le vol-bivouac !!!
Retour en France juste avant la vague de froid ou comment faire en 15 jours un trajet entre les extrêmes : Mont-Blanc, désert brulant du Maroc, les matins frais du Grésivaudan…

Merci Olivier…

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