Rando vol dodo rando vol stop dans les Aravis…

par | 21 Fév 2011 | Randos | 0 commentaires

S’il y a une chose que j’aime bien c’est l’aventure… et ce week-end avec Ben… c’était bien l’Aventure !!!

Cela commence le vendredi… Lecture de la carte (ah non : on ne l’a achetée que le samedi matin), choix de ce qu’on emporte : un duvet, saucisson, fromage et pain, un couteau (ah non on ne l’a acheté que le samedi matin). Ah oui : une voile bien sûr ! Pesée au retour sans l’eau et la nourriture : 20 kg de sac tout de même. A l’avenir, on doit pouvoir faire mieux…

Samedi, voiture jusqu’à Verthier, au sud du lac d’Annecy, juste avant Doussard. De là, on marche puis on fait du stop jusqu’à Montmin. Notre 1er objectif est : la Tournette. Il faut savoir que l’on n’est même pas encore rentré dans la carte IGN acheté le matin même (TOP 25 Megève). On suit donc les traces sur la neige et non sur la carte ! Et elles montent droit dans la pente ces traces là ! Puis droit dans les falaises ; ou plutôt via un petit couloir en neige bien tassée à 45° (de la glace quoi !)… Notre projet en serait-il pas fichu avant d’avoir vu le jour ? Non ! Car le ciel est radieux et nous en profitons pleinement pendant que l’un de nous taille des marches au couteau de cuisine acheté 2h plus tôt. De marche en marche, on arrive sous la pointe de Bajulaz à 2250 m avec un petit col en neige pour décoller. 1200 m de D+ à pied, on peut dire que l’on est bien échauffé pour courir dans la pente !

Vol 1 vers 14h20 : on se briffe avant de partir : plan de vol, options envisageables, atterros potentiels. Tout cela, pour limiter la conversation au minimum une fois en l’air et laisser place au “Yhouhou”, “Dément”, “T’as vu comme je t’enrhume !”…. L’indispensable quoi ! Dès le déco, on bascule en face est à l’ombre et dans du -1 m/s. On le savait bien sûr (!) mais notre but est de rentrer dans cette foutue carte que l’on ne veut pas avoir achetée pour rien. On reprend quelques mètres sur une antécime de la Tournette avant de foncer sur la montagne de Sulens. Des fumées + le petit ensoleillement filtré par les nuages nous donnent envie de tenter notre chance au sud de cette longue crête. On arrive bien bas vers 1400 m. Ca zérotte, on se bat avec les corbeaux, le +0,5m/s qui traine… Mais ça pose dans un champs… 22 minutes de vol et 7 km : ça passe plus vite que à pied mais ce n’est pas encore le printemps !

En parlant des pieds, on se dit que l’on va finir la journée dessus : le petit passage du front froid est bien arrivé et cache le soleil. Pas de regret de n’avoir pu raccrocher. Sac sur le dos, on gagne les crêtes de Sulens que l’on suit vers le nord. Après ces 660 m de dénivelé,
il est déjà plus de 17h et nos options de bivouac sont maigres. Voler vers les refuges du tour des Aravis c’est possible. Mais ça nous fait repartir vers le sud et surtout, on sera dans la neige et en face ouest pour le lendemain… en route vers le deuxième deco de la journée On décide de rallier un gîte d’étape visible sur notre carte IGN dans le hameau des Coblet juste avant la station de l’Etale.

Nous voici prêt pour le Vol 2 : une belle glissade vers cette petite vallée bien encaissée. On est même obligé de gaspiller en wings pas over notre précieuse altitude obtenue à la force des mollets ! Un peu triste mais la promesse d’une nuit sous un toit est plus grande encore.

On plie et nous voilà dans le noir. Brrr, pas chaud à 900 m en février. Le froid nous parait encore plus intense lorsque l’on découvre que le gite est fermé en cette saison. Je suis déjà en train de chercher un abri à bois alors que Ben – qui a un duvet plus petit que le mien – cherche la partie “privée” du gite ! Chance, la gardienne est là. En voyant nos têtes, elle ouvre une chambre juste pour nous. Nous venons de remporter une bonne nuit et surtout des parties de ping pong et baby-foot endiablées. Décidément, le vol bivouac permet de rassembler des sports inattendus !

Dimanche : réveil 6h30, debout 7h00 ! On commence par suivre un très beau sentier sur un dénivelé de 600 m qui monte au col de Merdassier et la station de l’Etale. Les nuages d’altitude turbinent : le sud annoncé est bien là. Pourtant, un petit déco nous garantirait une glissade vers le col des Aravis par où on veut s’échapper du massif. On se laisse tenter par les pentes enneigées de la station “abritées” du vent. 150 m plus haut, nous sommes à l’ombre avec du travers-cul non régulier. (normal une pente à l’ouest le matin et du vent du sud !). Comme on est jeune et plein de motivation (rimant avec “c**”) : on tente. Après m’être fait trainé par la voile et avoir à moitié arraché une suspente de stabilo, on décide en adultes responsables de plier ! Comme quoi, on sait être raisonnable quand il le faut…

Nous voilà donc à regagner le col des Aravis à pied ; descente 300 m, montée 150 m. Décidément, ça ne vaut pas une vertèbre fêlée.
P1040958.jpg Notre nouvel objectif est de regagner le fond de la vallée et l’axe routier Megève – Albertville ; promesse d’un stop facile ! Au col, c’est magnifique. Le soleil chauffe fort. Le vent de sud régulier. On fait une petite séance gonflage pour vérifier l’état des autres suspentes, contrôler la longueur et la résistance de mon stabilo effiloché. 14h30 et 250 m au dessus du col, nous sommes paré au décollage. Zou dans les airs et hop dans le thermique !

Vol 3 : on pensait zérotter avec un autre corbeau puis poser à la Giettaz.lucas a 2400m En fait, ça monte ça monte ça monte et on se retrouve à 2400 m vers la pointe des Aravis… L’air se fait trop rare alors on transite vers la Tête du Torraz. Pour aller jusqu’à la vallée, il faut survoler une combe très profonde, bordée d’arbres, face au vent du sud et sans possibilité d’attero. Bref, on avait convenu que P1040965.jpg l’on s’y engagerait seulement avec beaucoup de marges, plus que pour un certain déco. Il y a un truc qui s’appelle “le Char” sous Tête du Torraz. Et bien là, on s’est pris un thermique du feu de Dieu ! La voile qui fait n’importe quoi et + 5 m/s intégré sur 10s…La voile de Ben se met même en parachutale d’entrée (comme un certain week end d’un mois d’Avril au roc des boeufs…)! Démentiel ce thermique, j’ai presque eu mal au cœur. Il nous permet de rejoindre la vallée serein… Où ça tient encore. On tente d’avancer mais le sud nous pose rapidement entre Flumet et St Nicolas la Chapelle… Il faut que je m’achète un accéléro plus puissant !!!

Que dire à part : “Whahou on est cuit !”. De la marche, des repas “light”, des sacs lourds, des décos foireux, des posés à trouver, des thermiques agressifs… C’est notre première en vol bivouac et notre impression première est que le vol bivouac : c’est pas facile ! Qu’il soit physique ou mental, l’engagement est présent à tous les étages. Le vol bivouac semble ne pas devoir se prendre à la légère même s’il est la garantie d’une immersion rapide pour la grande Aventure !

Lucas et Ben

En chiffre, ce serait : 2 jours, 2860 m de D+ à pied, 1h25 en l’air et 26 km de vol.

La vidéo :

Untitled from Pilpil on Vimeo.

jour 1
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